Le goût de l’écriture. La Prose et la Poésie.

 

« Indéniablement, Chabaud est un écrivain », déclarait René Jean dans Les Nouvelles littéraires, en 1927.

Auguste Chabaud, en effet, attribuait une grande importance à ses écrits dont il était fier et auxquels il consacra beaucoup de temps sans pour autant se prendre trop au sérieux, « J’écris pour mon plaisir, nous dit-il et lâche tout, dès que cela devient une corvée » (Taureau sacré p.152).
Il disait même qu’il en était plus fier que sa peinture. Lui qui se défendait d’être un intellectuel, revendiquait la poésie et la prose venant du cœur « Je n’ai rien rien d’un frigide théoricien » disait-il.
Sa prose sincère et sans prétention littéraire sort du cœur. Elle est pleine de bon sens et nous livre un enseignement empreint de sagesse, d’intelligence et de tendresse, toujours pertinente et ironique.

Raymond Charmet, son premier biographe, nous dit “Ces écrits constituent une prise de conscience par l’artiste de son art et des idées qui en sont le fondement, idées à la fois rigoureuses, scrupuleuses, complexes et synthétiques. Elles contiennent une forte philosophie, un véritable humanisme. Aussi ne peut–on pleinement comprendre la portée du peintre en négligeant l’écrivain”.

Il avait le sens de la formule, une sensibilité de poète et l’humour propice à la rédaction de calembours. Sa prose sans prétention littéraire est pleine de finesse, de pertinence et de philosophie. Curieux, il écrivit sous forme de confessions ou de conversations ses opinions sur l’art, la politique, la morale, la vie humaine. Il s’adonne aussi à la rédaction de poésies lyriques, d’essais esthétiques, d’articles et même de romans policiers.

Auguste Chabaud a toujours écrit par plaisir. Malgré une production abondante il ne fut que peu publié.
Quatre ouvrages l’ont été : Poésie pure, peinture pure (1927), Le Tambour Gautier (1928), Taureau Sacré (1928) et l’Estocade de vérité par la ville de Nîmes (1925).

tambour gautier

 

 

En recueils non publiés, nous avons “La leçon des cagnas” (vers 1922), “Et moi aussi je suis poète”(1945), “Je me suis pris pour Démosthènes”(1950), “Histoires de Peintres ou la charmante Loulou (1950), “Le tambour révolutionnaire ou la cigale explosive”(1922), “Anatole Michaud étudie la question méridionale (vers 1922), “Le cahier de chansons d’Anatole Pitois” (roman revisité en 1927 mais écrit en 1903-06 lors de son service militaire), “Mythologie du Crochet”(1925), “Quelques pages retranchées du taureau sacré (1929), “Portrait de mon Père” (vers 1952, inachevé) , “Portrait de ma Mère”(vers 1952, inachevé), “Monsieur Roufias fait du poème en prose” (Roman humoristique vers 1950). Récit de ses souvenirs scolaires sur un ton humoristique dans “L’élève Chibourle”(1950).“Le mystère de la femme assassinée” vers 51.
Divers recueils de poésies également restent en possession de la famille et n’ont pas été édités dont “Poésies de la Période sentimentale” (1900 -1913), “Le Pilotin fantaisiste” (1901. Revisité en 1948), “Sonnets divers”, “Quelques sonnets dédiés à la Provence”, “Sonnets de dignité Nîmoise”, “Gloires et villes de Provence”, “Cassis, Côte d’Azur et Méditerrannée”, “Pastorale” (vers 1949), “Pour la Noël” (vers 1950), “Pour mes voisins les Prémontrés”, “Poésies humoristiques”, “Poèmes galéjo-macabres” (vers 1952). Egalement plusieurs recueils consacrés au Tour de France de 1949 à 1952 et diverses poésies éparses.


Ses poésies sentimentales (de 1900 à 1913), le pilotin fantaisiste (1901) et ses recueils Je me suis pris pour Démosthène, Et moi aussi je suis poète restent les plus appréciées.


Il a écrit aussi divers articles en art, littérature, latinité, polémiques, sur la question méridionale parus en 1925 et 1955, dans diverses revues régionales et principalement dans “Les tablettes d’Avignon et de Provence”, dans “Comoedia” et “La Vie”entre 25 et 35 et dans la revue “Le Feu ”, organe mensuel de la pensée mistralienne. Il écrit également dans “L’Armana Prouvençau”en langue Provençale entre 50 et 55, en partage avec Louis Malbos, directeur de publication.